lundi 5 novembre 2012

Chapitre 11 : (Lucile) Amour et Rock'n roll



   Une ovation d'adolescentes en crises d'hystérie nous accueillit. Castiel salua fièrement la foule, déclenchant les évanouissements des lycéennes qui rêvaient de lui en secret. Lysandre et Dajan aussi avaient leur fan-clubs. Dajan imita Castiel, un grand sourire aux lèvres, tandis que Lysandre joua le jeu en lançant un regard ténébreux à la foule. Moi, je saisis mon micro et jaugeai les spectateurs. « Bonsoir ! Comment ça va ? » Cris. « Nous sommes Blast et on va vous en mettre plein la vue ! » Hurlements. Je lançai un clin d’œil à une rouquine qui rougit immédiatement, ses copines hurlant à la mort. Un petit groupe vint timidement au bord de la scène, suivis par un autre, et encore un autre. Si bien que ceux du premier rang finirent par être poussés par les autres. Je jetai un regard à mes compères en guise de départ.


   Le concert fut délirant. Les gens ne connaissaient pas nos chansons mais, au bout du deuxième refrain, scandaient déjà les paroles. La majorité du public était des minettes mais je vis quand même quelques garçons qui se laissaient doucement emporter par la musique. Il faut dire que Dajan frappait fort sur sa batterie et que Castiel se déchaînait sur sa guitare. Lysandre, méticuleux, électrisait le public en délire. Les rares mâles avaient même finis par faire du Air Guitar. Des filles, complètement tombées sous mon charmes, criaient mon nom. Je leur envoyais des clins d’œil et baiser qui les rendaient plus hystériques encore. Lorsque Castiel fit ses solos, j'ai bien cru qu'Ambre et ses gorilles n'allaient pas pouvoir maintenir la marée humaine devant eux. Castiel était magnifiquement concentré. Il enchaînait ses accords tout lançant des sourires charmeurs à ses groupies. Finalement, le set prit vite fin. Trop rapidement à mon goût. Alors que nous quittions la scène, nos spectateurs nous acclamaient inlassablement. Ambre maintenait fermement la foule. De retour derrière la terrasse, les garçons me prirent à tour de rôle dans leur bras, me faisant tournoyer au dessus du sol. Lysandre prit Castiel pour le faire tournoyer à son tour, ce dernier faisant l'avion. Ils criaient leur joie. Nous avions fait un putain de bon show ! Les garçons remontèrent vite dans les chambres se passer de l'eau sur le visage et j'en fis de même. Castiel vint me retrouver, un sourire radieux sur son visage :

« On a gérer comme des bêtes Aya ! Putain je savais que t'étais la bonne !
- Ta réputation de tombeur a aidé à rameuter du monde.
- On a juste la méga-classe !
- Carrément mon chaton !
- Sale chienne !
- Ha ha ha ! Castiel est un petit chaton fripon ! Bon, on ferait mieux de descendre, nos groupies nous attendent ! Je dois juste me refaire une beauté avant. Qui sait, je vais peut être serrer une de mes admiratrices ! Ha ha ha !»

Et là, sans que ni lui, ni moi, ne comprenions, nous étions dans les bras l'un de l'autre, nous échangeant un baiser passionné. Le goût des lèvres de Castiel... Je m'en rappellerais toute ma vie. Un petit goût sucré, dû au brillant à lèvres que Rosalya l'avait forcé à mettre. Elles étaient fines et douces, délicates. Nous fusionnions. Il me semblait, sur le moment, que nous avions toujours été destinés l'un à l'autre. Aucun de nous ne voulait s'arracher à cette étreinte. Pourtant, je me forçai à lâcher prise, sachant pertinemment ce qui allait se passer, ce que nous allions nous dire.

- Désolée Castiel... Je me suis laissée emporter... par l'excitation du concert...
- Ouai... moi aussi. Désolé... Bien... euh... on devrait... oublier ce qu'il vient de se passer... 

- hmm
- Bon, je descends le premier...

Et il passa la porte. Cette porte infâme qui nous séparait. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Ça ne voulait rien dire. Je me recroquevillai, ne sachant à nouveau plus où était mon esprit. Je l'aimais comme un ami. Alors pourquoi entendre mes propres mots, et Castiel me dire d'oublier ce baiser me déchirait-il le cœur ?...

Point de vue de Castiel


Je refermai la porte sur moi, restant collé à elle. Un flots d'informations se déversa en moi. Elle ne m'avait pas repoussé, comme à l'accoutumée. Je ne saurais dire qui avait fait le premier pas. Ça avait semblé si... naturel. La seule envie qui me parcourait le corps comme un frisson ardent était de retourner dans cette pièce. Cet instant m'avait semblé une éternité. Si le paradis ressemblait à ça, alors je pouvais mourir sur le champ. J'avais encore le goût des lèvres d'Aya. A contre cœur, j'enlevai les traces de son rouge à lèvres. Après cet étreinte si apaisante, j'étais désormais sûr de mes sentiments. Je l'aimais et j'aurais pu mourir pour elle...

                                                                              Point de vue d'Aya


J'entendis les pas de Castiel s'éloigner, emportant avec eux l'objet de ce trouble qui me hantait. J'allai dans la salle de bain et me passai de l'eau sur le visage. En me regardant dans le miroir, j'avais le sentiment de voir une autre personne. Je portai la main à ma bouche encore humide. Je secouai la tête, comme pour me reprendre de cet instant de faiblesse. Ça ne veut rien dire. Je me démaquillai et pris une douche, éjectant la sueur de mon corps entier. Je me rhabillai avec un pantalon en cuir et une chemise blanche ouverte sur ma poitrine.
Un petit coup de maquillage et de rouge à lèvres plus tard, j'étais redescendue dehors, près des fans et du groupe. Castiel et moi évitions soigneusement de croiser nos regards. Un buffet, pour les spectateurs et nous était à disposition. Ambre vint vers nous :
- Vous avez été parfaits ! Bon Aya, t'étais bien en dessous de Castiel, il va vraiment falloir que tu t'améliore, hein ! Si il t'as choisi comme chanteuse, il faut vraiment que tu assures !

Je ne tentai même pas de lui rétorquer quoique ce soit et engageai la conversation sur un autre sujet.

- J'y pense, je n'ai pas vu Nathaniel de la soirée.
- Oh euh... Oui... Il n'aime pas trop ce genre de festivités...

Elle rougit, distraite. Elle regarda partout autour d'elle d'un air inquiet.

La soirée poursuivit sur sa lancée. Ambre avait engagé un Dj pour assurer la suite. Tout le monde était resté et profitait du buffet. Les filles encerclaient Castiel, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Je le vis retourner en direction de la maison, le bras entourant les épaules d'une groupie visiblement enchantée de sa position. Ambre fulminait. Elle voulut aller les empêcher de s'isoler mais fut, elle aussi, assaillie de garçons. Je me demande ce qu'ils lui trouvaient. Li et Charlotte, son fan-club écervelé, pestaient contre eux. Les yeux rivés sur moi, Castiel embrassa sa bécasse et l’entraîna à l'intérieur. Je ne les revis qu'une heure plus tard, la cruche, visiblement au comble du bonheur. Allez savoir pourquoi, j'attirais un grand nombre de filles. J'offris à la rouquine du concert l'honneur d'un baiser sur les lèvres. Elle rougit de plaisir tandis que les autres mitraillaient cet instant avec leurs appareils photos. Lysandre était avec un petit comité de jeunes filles qui lui offraient timidement des poèmes et des dessins. Il les acceptait avec joie, un sourire radieux sur le visage.
   Sur la fin de la soirée, j'aperçus Nathaniel au loin. Il semblait bouillonner de rage. Ambre commença à mettre tout le monde à la porte. Une heure plus tard, puisqu'il n'y avait plus personne, Rosalya put enfin s'approcher de moi, l'air grave.

« Je sais tout.
- Quoi ?
- J'ai voulu entrer dans la chambre te féliciter et quand j'ai ouvert la porte, je vous ai vu, toi et Castiel... Haaaaa... C'était si romantique !
- T'emballe pas. C'était une erreur.
-J'ai entendu... Mais on sait l'une comme l'autre que ce que vous vous êtes dit, c'est de la merde en boîte et que pas un de vous n'a pensé ce qu'il a dit...

Je n'eus pas le temps de me justifier car une dispute lointaine nous interpella.

- Arrête Nath ! Tu me fais mal !
- Ferme ta gueule ! Qu'est-ce que je t'avais dit ?!

On se rua tous vers l'origine du bruit, la devanture de la maison. Nathaniel et Ambre s'y trouvaient. Nathaniel lui tenait fermement le poignet et elle était en larmes.

- Mais ça devait pas s'éterniser autant ! Je te jure que j'ai tout fait pour les faire partir !
- Je t'avais bien dit qu'à 2h, ça devait être fini ! Tu savais ce qui se passerait sinon !
- Nathaniel !

Il la gifla. Si fort, qu'il l'envoya vaser sur le sol. Rosalya vint relever Ambre. Je me ruai sur Nathaniel :

- Holà, Délégué Principal ! On se calme !
Je l'attrapai par le col de sa chemise et le plaquai contre le mur. Castiel vint lui envoyer un bon poing dans la tronche. Il devait avoir accumulé cette envie depuis tellement longtemps qu'il n'avait pas calculé sa force. Le petit délégué propre sur lui cracha du sang, maculant sa belle chemise blanche.

- Vous mêlez pas de ça. C'est entre elle et moi.
- T'as intérêt à parler sinon je peux te jurer que je vais m'en mêler. Castiel paraitra t'avoir fait une caresse, à côté ! Je hais les enfoirés comme toi !
- Ferme ta gueule la punkette mal fringuée ! Je tolérais cette soirée seulement si ça se terminait quand moi je le voulais !
- Mais pauvre con ! T'es pire qu'Ambre en fait !
- Hehe, t'as pas idée ma jolie...


Je desserrai la pression sur sa gorge. Il me regardait, un rictus haineux découpant son visage. Il avait l'air d'un monstre tout droit sorti des films d'horreur.

- Je vous laisse le choix : Soit, me foutre la paix. On se retrouve tous à l'école lundi, comme si de rien n'était. Chacun dans son coin, on reprend notre train-train habituel. Soit : vous révélez ce que vous avez vu. Et dans ce cas, personne ne vous croit car je suis le délégué principal et vous des moins-que-rien qui ne respectent pas les règles. Et en plus, je vous fait tous virer du lycée... Oui, j'ai ce pouvoir Rosalya... La directrice est facilement manipulable...
- Je vomis au visage de mecs comme toi.

  Je lui crachais à la figure. Castiel fit signe à Rosalya d'emmener Ambre avec nous. « On se casse d'ici. » Dajan  courut récupérer nos affaires dans la maison. On partit chez Castiel, emmenant une Ambre muette, tremblante et couverte de bleus. Visiblement, ce n'était pas la première fois qu'il s'en prenait à elle... 


Voilà pour le onzième épisode de BLAST comme qui dirait court mais intense.
J'espère qu'il vous a plu.
N'hésitez pas à commenter.
Bises,
angelsyouyou
(image tirée du jeu Amour Sucré) 

samedi 3 novembre 2012

Chapitre 1o : Le Concert



     Ainsi donc,  Ambre voulait qu'on joue chez elle. Pourquoi ? Voulait-elle contrôler à tout pris une situation qui lui échappait ?... Peu importe, le fait est que l'idée ne m'enchantait pas le moins du monde. En jetant un rapide coup d’œil, je vis que Castiel était de mon avis. Rosalya était juste trépidante de joie à l'idée qu'on joue, peu importe dans quelle antre ça nous mènerait. Et Dajan qui la suivait dans son enthousiasme. Lysandre, dans son infinie sagesse, était également du côté de Rosa. Castiel et moi nous rebellions farouchement :
- C'est carrément hors de question d'aller chez cette morue !
- Non mais imagine un peu tout ce qu'elle pourrait nous demander en « compensation » de sa grande clémence de nous avoir fait jouer... Elle sera infernale après ça. C'est même pas la peine d'y penser !
- Castiel, Aya, calmez-vous. Alors quoi, vous voulez vous contenter de jouer en douce dans ce sous-sol ?
Non, effectivement, cette idée non plus ne m'enchantait pas. Après tout, le Japon était pour moi un nouveau départ et une chance d' accomplir mon rêve de devenir une chanteuse. Je me retrouvais face à un dilemme. Soit je faisais ma fière et campais sur mes positions, condamnée à ne jamais chanter que dans ma baignoire, soit je ravalais ma fierté comme Ambre l'avait fait l'autre soir et acceptais cette main tendue, non sans dégoût.
- Castiel, je crois qu'on a pas le choix. On est prêts depuis un moment. C'est pas en restant les bras croisés dans ce sous-sol qu'on va pouvoir faire avancer les choses. Toi et moi on va devoir ravaler notre fierté...
- C'est hors de question ! J'ai toujours refusé son « aide », je vais pas changer ça maintenant !
- Mais ferme un peu ta grande gueule Castiel ! Pourquoi tu m'as prise dans ton groupe ? Je pensais que je pouvais t’amener aux sommets ? C'est tout ce que t'as à m'offrir : répéter dans le sous-sol d'un lycée sans même avoir les autorisations requises et fuir en courant à chaque fois pour éviter que le Délégué Principal nous tombe dessus ?
 Je m'enflammai et plus personne n'osait bouger, ni même respirer dans le sous-sol. Un blanc pesant s'était installé. Je partis en claquant la porte, me retrouvant nez à nez avec Nathaniel.
- Oh toi, viens pas me faire chier, hein !
Je le fusillais du regard en poursuivant ma route. Il était resté bouche bée. Soit parce que je l'avais cloué sur place, soit parce que ma démarche énervée ressemblait plus à celle d'un automate disjoncté.

    Le soir, à mon appartement, je reçus un appel de Rosalya.
- Il a accepté !
- C'est vrai ?
- Oui, il était tout penaud ! C'était tellement mignon à voir ! Il a lancé un « ouai bah, très bien, si elle le prend comme ça, on va le faire son putain de concert ». Il a boudé jusqu'à ce qu'on rentre !
- Quel crétin...
- Du coup, j'ai fait quelques préparatifs. Il faudra que tu me donnes tes mensurations...
- What ??!! Rosalya, je pensais pas que t'avais des goûts si douteux !!
- Mais non ! Haha... ahem... Non, j'ai demandé les mensurations de tout le monde. Je vais aller passer une petite commande auprès de Leigh... On travaillera jour et nuit si il faut...
- J'ai peur là...
- Haha ! Mais non, t'inquiète pas ! Bon toujours est-il qu'on a 2 semaines pour préparer tout ça !
- ok, euh... je te fais confiance alors pas de bêtises hein !


      Les deux semaines qui suivirent furent très intenses. Tout le lycée était en effervescence. La plupart des élèves comptaient venir au concert. Rosalya courrait dans tous les sens, jonglant entre le sous-sol et la boutique de Leigh, Ambre avait dû harceler Nathaniel pour qu'il nous permette d'accéder au sous-sol pendant les pauses. Nous répétions sans arrêt. Castiel me faisait la moue mais, paradoxalement, il était plus concentré que jamais. Qu'il était con, quand même ! Son petit jeu du je-te-fais-la-gueule m'amusait beaucoup. Même lorsque j'allais travailler chez lui, il me parlait très brièvement et balançait ses fringues dans chaque pièce que j'avais déjà nettoyée. J'avais l'impression d'avoir affaire à un chat que j'aurais laissé tout seul plusieurs jours et qui, pour manifester son mécontentement, aurait chié dans toutes les pièces. D'ailleurs, je surnommais Castiel « chaton » maintenant. Ce qui provoquait les railleries de la bande, et mon ténébreux guitariste, sa fierté mise à rude épreuve, de me répondre « sale chienne ». Mais c'était inutile, ils avaient juste retenu le coup du « chaton ». Il était grillé à vie. 
 
      Finalement, nous étions arrivés à la fin de la deuxième semaine. Nous étions la veille du jour J. Le groupe avait décidé de se détendre et fêter l’événement chez moi.
      Mon appartement avait bien changé depuis la dernière fois. Avec mon job chez Castiel, j'avais pu réaménager mon salon et ma chambre. J'avais même des meubles dans la salle de bain. Toutes mes pièces étaient désormais peintes et décorées. Je dois avouer que Castiel avait été très généreux pour mon salaire. Ma chambre était enfin entièrement mauve, la pièce de vie d'un orange vif, la rendant plus lumineuse. La salle de bain était dans les tons bleus clair/bleus turquoise. J'avais accroché divers tableaux dans la chambre et le salon et avais rajouté plusieurs luminaires. Un grand miroir rectangulaire sur la largeur du salon venait agrandir la pièce. Avec les restes de bois mélangés à de nouveaux, j'avais reconstruit ma bonne vieille table et ses bancs, incapable de me résoudre à m'en séparer. 
« Chaton, tu peux choper des bières au frigo s'il te plaît. Rosa, aide moi a déballer les pizzas. »
Castiel était résigné et, non sans marmonner, s’exécuta. Pendant que les 2 premières pizzas chauffaient, nous trinquâmes à notre tout premier concert. Rosalya nous tint au courant de l'avancée des tenues.  
« Elles avancent très bien. Il ne nous reste que quelques petits détails... Notamment sur ta tenue Aya. Ne t'inquiète pas, tout sera prêt pour demain soir ! Hiiiii j'ai tellement hâte de te voir dedans !!! »
C'était tellement facile de la mettre en mode Dark Rosa... La soirée s'était déroulée à merveille. Une fois Castiel bourré, il semblait totalement avoir oublié qu'il devait me faire la tronche. Il était bavard, un peu trop. Il finit par avoir une grande conversation philosophique avec le tableau au dessus de mon lit. Lysandre aussi était bien éméché. C'était la première fois que je le voyais « perdre le contrôle ». Mais comparé à Castiel et Dajan empilés sur mon lit, il restait digne. Il me parla à cœur ouvert des événements entre lui et Angel.
« J'espère que tu ne m'en veux pas.
- Oh bien sûr que non. Venant de toi, ça m'a juste énormément surpris...
- Ben moi aussi. Je suis pas du genre à faire ça. Je sais pas ce qui m'a pris. Je l'aimais bien... Enfin j'veux dire, je pense pas que ça ira plus loin. Elle habite loin, tout ça... Et puis, je veux pas m'encombrer d'une fille...
- Attention tu parles quand même de mon amie d'enfance là...
- Non, enfin... ce que j'veux dire c'est que... Je suis pas du genre à être le romantique de base comme on pourrait s'y attendre de ma part... Je préfère juste être seul...
- Alors quoi, t'es jamais en manque ?
- En manque ?... De quoi ?
- Mon dieu ! T'es puceau ?!
- Je ne vois pas en quoi c'est dérangeant...
- Haha ! Non je voulais pas dire ça comme ça mais...
- J'ai le romantisme et l'inspiration de celui qui ne connaît pas ce qu'il écrit mais qui en rêve... Je  trouve ça bien plus excitant que de goûter au plaisir charnel et d'avoir ensuite tous ses rêves et ses illusions satinées disparaître dans la jouissance de deux corps s'étreignant fougueusement...
- Ha ha ha !! J'suis trop bourrée pour comprendre un traître mot de c'que tu raconte ! Pas toi Rosalya ?
- Hi hi hi hi hi !!! Complètement !!! »

      Après avoir maquillés les visages de Castiel et Dajan en raton-laveur, on s'endormit tous ça et là dans l'appartement. Le lendemain matin, chacun mit le temps à émerger. Quand j'ouvris les yeux, Castiel était déjà debout. Les autres commencèrent à se relever et au fur et à mesure, je constatais que chacun avait des dessins d'animaux sur le visage. Je ne me rappelais pas l'avoir fait à tout le monde. Castiel avait servi du café et sentait le gel douche. Voleur ! Je réalisai tout à coup qu'il n'avait plus de marque sur le visage. Le dessinateur des nouvelles œuvres d'art sur les joues de Lysandre et Rosalya ne pouvait être que lui... Attendez, il n'a quand même pas ?!... Je me ruais dans la salle de bain sous le rire tonitruant de Castiel. 

« Aaarghhh !! »
  Il m'avait crayonné un chaton informe sur la joue, avec dessiné des yeux sur mes paupières, et avait entièrement caché mon nez sous une masse de noir. « C'est pour le coup du chaton » me dit-il au creux de l'oreille. Il déposa un baiser sournois sur mon cou. « Bonne chance pour ce soir. Éclate-les tous.
- Triple andouille ! Dégage ! Je vais me doucher ! »
    Je lui balançai toutes mes serviettes pour qu'il quitte la pièce et lui claquai la porte au nez. Je me sentais rouge pivoine. Je fis couler l'eau à grands flots... Et merde... j'ouvris la porte, prenant soin de cacher mon corps dénudé. « Quelqu'un peut me passer une des serviettes que j'ai jetées... ». Éclats de rire. Ben oui, c'était évident.
     Rosalya partit chez Leigh récupérer nos costumes, tandis que les garçons allèrent prendre leur douche chez Castiel. Chacun avait des rechanges et il était prévu de se rendre tout ensemble chez Ambre pour midi.

     Nous avions réussi à arriver à l'heure chez Ambre. Sa maison était si grande que la superficie de ses chiottes devaient faire celle de mon appartement entier.
C'était une maison immense à plusieurs étages, avec d'immenses fenêtres illuminant le moindre recoin. Un chemin de colonnes et d’arbustes nous guidait jusqu'à la porte d'entrée. A en juger par l'aspect du jardin, la mère de Nathaniel et Ambre avait la main verte. Des palmiers, des chênes et des arbres fruitiers venaient combler l'espace infini de leur jardin. Au moment de sonner, j'aperçus dans la porte vitrée, une immense piscine sur leur terrasse.



      Ce fut une de leurs nombreuses bonnes qui vint nous ouvrir. Mon dieu, la princesse Ambre menait vraiment une vie de château !
« Soyez les bienvenus ! Mademoiselle Ambre, est débordée depuis ce matin. Il faut dire qu'elle donne du cœur aux préparatifs... »
Tout en disant cela, elle nous avait guidés sur la terrasse, d'où je pus m'extasier à la vue de la piscine, et nous nous dirigions maintenant sur le côté droit de la maison. Déjà j'entendais la voix stridente d'Ambre qui s'égosillait envers ses employés.
« Pas comme ça, espèce d'imbécile ! Il faut que je le fasse à votre place où quoi ?! Eleonore, plus de fleurs, enfin ! Vous là, c'est en plein air ! Vous pensez sérieusement que si peu de lumières seront suffisantes ? Je vais pas vous apprendre votre métier quand même ! Attendez, mettez-en plus par là, Castiel sera ici, je veux pouvoir voir le reflets des luminaires dans ses cheveux ! 
- Mademoiselle, nos musiciens sont arrivés.
- Ha ! C'est pas trop tôt ! »

     Il fallait le reconnaître, Ambre s'était donné du mal. Elle avait fait monter une grande scène pour nous accueillir. Des employés s'affairaient à disposer des tables qu'ils commenceraient, plus tard, à garnir de victuailles et alcools en tout genre. De superbes arches ornées de roses d'un rouge vif comme je les aime, serviraient à guider les spectateurs vers la scène. Ainsi, ils n'obligeraient pas la bonne à courir toutes les cinq minutes pour leur ouvrir la porte et le guider jusqu'à la scène.


Ambre nous embarqua dans sa maison en détaillant nos moindres faits et gestes.
« Donc, le concert commence à 20h. Vous devez être prêts pour 19h45. 10 minutes plus tard, vous passez par la terrasse, comme ça ils ne vous verront pas arriver. Rosalya, tu as les tenues ?
- Oui, il manquait juste quelques petits détails pour les vêtement d'Aya. Il est en train de la finir et il l’amène.
- Bien. Il a jusqu'à 16h derniers délai pour rappliquer. Bon. Il est 12h15. Aya, va faire des échauffements dans la pièce au fond du premier étage. Mon professeur particulier t'y attend. A 13h30, tu...
- Wow wow wow ! 2 minutes. Tu compte pas régir toute ma journée là ?
- Tu es chez moi. C'est grâce à moi et moi seule que vous allez jouer ce soir alors JE TIENS UN MINIMUM A CE QUE TOUT SOIT PARFAIT ! D'autant plus que tu es l'élément crucial du groupe. Tu DOIS être au top. Je ne veux pas que tu tourne Castiel et son travail en ridicule...
- T'enflamme pas... Bon, va pour ton cours...
- Ne t'inquiète pas : à 13h30, tu auras le droit au jacuzzi du premier étage, jusqu'à 14h30. Ensuite, il faudra te coiffer, te maquiller, t'habiller... et vu ta tronche, y'a du boulot. Allez, file maintenant, ton cours va commencer ! Bien, ensuite, les garçons... »
     Bêtement, je m'exécutai. J'étais dépassée par tout ça. Ambre avait vu les choses en grand. Je dois avouer qu'elle me donnait la sensation d'être une star. C'est à ça que ressemblait une vie de célébrité ? L'heure avec le professeur de chant se déroula sans encombre. Il était très strict, ce qui était une bonne chose. Le jacuzzi fut tout simplement revigorant. D'autant plus que le stresse commençait à monter. Après tout, c'était la première fois que je montais sur scène.

      Vers 15h, je commençai à me coiffer, même si je ne jugeai pas cela indispensable. Ambre fit intervenir une coiffeuse. Je ne rechignai pas, j'aimais bien qu'on s'occupe de moi. Au bout d'une demie-heure, Ambre s'impatienta. Elle fit les cent pas, scrutant la porte d'entrée -via une caméra qui était postée à tous les étages- l'arrivé de Leigh. A croire qu'il l'avait fait exprès, il sonna enfin à 16h. Rosalya était toute excitée. Elle me mit un bandeau sur les yeux car elle voulait que je voie ma tenue portée sur moi. Je me laissais faire, n'ayant pour indice que les textures sur ma peau.
       Lorsqu'elle m'ôta le bandeau, ce que je vis dans le miroir me semblait irréel. Je portais un pantalon en vinyl noir, reluisant de milles feux. Par dessus, je portais une mini-jupe rouge vif, avec des motifs à carreaux et de lourdes chaînes. Un bustier noir avec de la dentelle rouge me serrait la taille et des bretelles à plumes blanches l'empêchait de glisser. Des bracelets à clous venaient encercler mes poignets. Un collier ras-du-cou, une fleurs ficelée sur le côté laissait pendre un ruban bordeaux au gré du vent. Mes cheveux étaient laissés tels quel. C'était bien la peine de faire venir un coiffeur... Mais maintenant, je m'en contrefichait. Je me maquillai avec soin : j'assombris mes yeux à coups de crayon noir, tout en les agrandissant avec un mascara vertigineux. Je mis mon plus beau rouge sur mes lèvres, les enduisant d'un liquide transparent, les rendant appétissantes.

      Je rejoignis les garçons sur la terrasse. Castiel avait noué une partie de ses cheveux rouges, laissant retomber quelques mèches sur son visage. Il portait un pantalon en cuir et était vêtu d'un haut noir, très courts et une chemise sans manches, ouverte. Je me serais bien moquée de lui mais je dois avouer qu'il était parfait comme ça. Il allait littéralement faire hurler la gente féminine. Je m'aperçus que chacun des garçons portaient un bracelet à clous, à l’exception de moi qui en avait deux. Même Lysandre s'était prêté au jeu. Bien sûr, il portait quand même ses vêtements chéris. Visiblement, à part pour le bracelet, il n'avait pas cédé à Rosalya. Dajan avait le même haut que Castiel, sans la chemise, et portait un short studieusement déchiré et peinturluré. En me voyant, Castiel avait détourné les yeux, les joues rouges de confusion. Hé ! Il faut dire que j'étais un sacré petit canon !
« Bon, les gars ! Ce soir, c'est le grand soir ! Ça me fait mal de dire ça, mais : Merci à Ambre d'avoir organisé tout ça. Merci Rosalya, merci Leigh, vous avez fait un pur travail. Bon ! Le public nous réclame ! Allez mes p'tites chattes : c'est l'heure ! »

      En nous dirigeant vers la scène, on entendit la foule. Oui, car il semblait y avoir énormément de monde. Nous attendions, cachés derrière le mur de la maison, qu'Ambre nous fasse signe. Le trac me monta à la tête et Castiel sembla s'en rendre compte. D'un geste sûr et rassurant, il prit ma main. « Tu vas y arriver. T'es la meilleure. » Ambre nous fit signe. C'était le moment, la machine était lancée. D'un pas assuré, je pris les devant et m'avançai vers la foule en délire...



Et c'est ainsi que se termine se chapitre 1o. 
J'espère que vous avez aimé. N'hésitez pas à commenter et à faire tourner.
Prochain chapitre : le concert en lui-même, les élans de Castiel, Nathaniel (car il est aussi chez lui hein !) et une victime.  See you !
angelsyouyou 

Chapitre 9 : Love Story ?


« Aya ! Aya ! »

Qui me parle ? Castiel ? Où suis-je ?

Je perçus un halo de lumière. Je bougeais. Castiel me portait à sa chambre. Je ne tentai pas de remuer, la moindre force avait quitté mon corps. J'étais épuisée. Je ne tins plus, je m'endormis immédiatement.

Je m'éveillai dans un lieu inconnu, le visage humide. Je compris en voyant la petite truffe de Demon me renifler le visage avec inquiétude. Je caressai sa tête et le repoussai gentiment pour me relever. J'étais dans une chambre remplie de posters en tout genre, Winged Skulls et autres groupes. Le lit dans lequel j'avais dormi était extrêmement moelleux, des draps de soie rouges en guise de parures. A ma droite, je considérait un fauteuil somptueux dans lequel Castiel était confortablement endormi. Il était empli d'une magnificence sereine que je ne lui avait attribuée que le soir de notre rencontre. L'égard particulier qu'il avait pris à ne pas s'allonger à côté de moi dans ce lit suffisamment grand pour trois personnes me toucha. Il devait être inquiet pour être resté auprès de moi toute la nuit. Je me surpris à lui passer la main dans les cheveux, ce qui le fit tressaillir dans son sommeil.

Je me levai à pas de loup et me dirigeai vers sa cuisine, Demon sur mes talons. Il y avait un long corridor avant d'accéder à la pièce principale. Une porte le séparait de la pièce de vie, et je pris soin de la fermer pour ne pas réveiller mon hôte. Demon glapissait comme un fou. Je le fis taire en lui montrant le paquet de croquettes que j'allais verser dans sa gamelle. Il s'assit sagement en attendant que j'aie fini de verser son petit déjeuner. Décidément, ce chien était très bien élevé !
A présent, je fouillais la cuisine pour préparer un petit déjeuner digne de ce nom.
Une heure après, laissant la cuisine dans un état lamentable, je me dirigeais, plateau en main, vers la chambre de mon ténébreux employeur. En pénétrant dans la pièce, je constatai qu'il n'avait pas bougé d'un pouce malgré le boucan que j'avais fait. Il y avait une table ronde non loin de lui et je posai mon plateau dessus. Il me fallait maintenant réveiller Castiel.

Réveiller Castiel.

J'étais bien embêtée. Comment le réveiller ? Je m'imaginais mal lui susurrer des mots tendres à l'oreille. Lui coller une baffe n'était pas non plus l'idée du siècle. Je m'assis donc sur le lit, en face de lui, le regardant bêtement en espérant ainsi créer une réaction dans son cerveau qui pourrait le réveiller. Je bondis en entendant Demon arriver dans la chambre en aboyant sèchement à son maître. Castiel ne sursauta pas le moins du monde et s'adressa à Demon : « Oui, oui j'ai entendu mais chut tu vas la réveiller... » Puis, il ouvrit les yeux qui se posèrent instantanément sur mon visage, face à lui. Il fit un bond sur sa chaise :

« Putain !! Qu'est-ce que tu fout si près ?!... Oh mais j'y pense : comment tu te sens ? Tu va mieux ? »

Il se pencha sur moi l'air inquiet. Ses yeux s'agrandirent, scrutant mon visage meurtri et sali par le sang séché. Cette attention soudaine me gêna et je baissai la tête, sans pour autant cesser de soutenir son regard. Ses grands yeux noisettes, tirant sur le vert étaient hypnotiques. Les secondes où je tins son regard me parurent une éternité. L'odeur de l'eau chaude du thé me rappela à la réalité et je me levai avec une vigueur nerveuse. Je montrai le plateau à Castiel :

« Il est temps que je commence réellement à travailler pour toi... Excuse-moi : pour VOUS, Monsieur !
- Argh ! M'appelle jamais comme ça. C'est horrible !
- Hehe ! Tu peux toujours courir... Alors Monsieur, qu'attendez-vous de moi aujourd'hui ?
- Hmm... Que t'arrête de m'appeler « monsieur ». Et que tu me raconte ce qu'il s'est passé hier soir pour que je te retrouve dans un tel état à ma porte... J'aurais pu faire ce que je voulais de toi... Remarque, j'y pense : tu es à mes services... J'ai toujours rêvé de me taper la bonne !
- Tu peux gentiment aller te faire foutre ! Bon, on va dans la cuisine bouffer le petit dej et je te raconte. »

Arrivée dans la pièce de vie, je feignis de ne pas voir l'état de la cuisine. Étrangement, Castiel aussi. On vint s'asseoir dans le canapé pour déjeuner. J'allumai la télé, le silence m'avait toujours oppressé. Puis je racontai mon altercation dans la soirée.

« Je savais qu'elle n'en resterais pas là. Tu l'as pas loupée l'autre jour. Ambre et Nathaniel sont issus d'une famille très riche. La seule qualité que je peux accorder à Nathaniel est que lui, au moins, ne profite pas de la fortune familiale. Ambre par contre...
- Elle ne me lâchera jamais, Castiel !
- Je sais... Enfin, il y a une solution pour qu'elle te laisse tranquille...
- Vas-y.
- Hehe... Tu sais, Ambre me court après depuis la maternelle... et tu n'es pas la première qu'elle pourrit... Enfin, avec toi, elle est allée vraiment loin. Mais, ce que je veux dire c'est qu'elle a intimidé toutes les filles qui ont essayé de m'approcher... Le seul moyen pour qu'elle te foute la paix serait... que tu sorte avec moi...
- Dans tes rêves !
- T'es pas drôle... Bon, toujours est-il que si c'est moi qui lui parle, elle se calmera peut être... Mais je serais plus crédible si on faisait semblant d'être ensemble... Oh allez quoi ! Tu insinues que t'es pas bonne comédienne ? Tu feras comment quand on jouera sur scène ? »

Il me piqua au vif. On convenait donc que le lundi suivant, Ambre aurait le choc de sa vie en nous voyant ensemble.
« Mais attention, hein : Tu colle tes lèvres baveuses contre les miennes et ce sera un aller simple dans ta face ! »

Je passai le reste de la journée chez Castiel. Je pris un bain pour laver mes blessures. Sa salle de bain était tellement grande qu'on aurait pu mettre au moins 4 autres baignoires aussi grandes que celle dans laquelle je me relaxais. Les senteurs de divers parfums enivraient mes sens. Je me surpris à jalouser le fait de ne sûrement pas être la première fille à s'extasier de la salle de bain de mon guitariste. Je cachai les rougeurs honteuses qui apparaissaient sur ma joue dans l'eau savonneuse. Je dus expulser Castiel qui avait tenté de pénétrer dans mon antre. Suite à cela, j'entendais Demon faire le garde à la porte, et Castiel pester contre la traîtrise de son compagnon.

J'affectionnais beaucoup Demon. C'était un chien aussi robuste qu'intelligent. Il avait ses moments de folie et ses moments affectueux. Il était très protecteur avec Castiel. Ils avaient dû vivre pas mal de choses ensemble. Il était très attachant. Une promenade s'imposerait après mon bain.

Nous avions emmené Demon courir après les pigeons du parc. Il n'étais pas très large mais plus en longueur, ce qui nous permettait de faire un grand tour. Je lançais des bouts de bois à Demon de temps en temps. Castiel me parlait de ses goûts, de son rêve d'être un artiste connu. Il m'avouait que ma voix pourrait nous amener au sommet. Et nous rêvions tous les deux notre avenir pailleté à mesure que l'après-midi passait. Le soir venu, on organisa une petite fête chez Castiel... en veillant à ce que, par le système ingénieux du bouche-à-oreille, cet événement parvienne aux oreilles d'Ambre, le lendemain.

Ce fut une soirée mémorable. Tour à tour, Castiel et moi nous étions tenus les cheveux pendant que l'autre vomissait. Rosa jouait avec tout ce qui lui passait sous la main. Étrangement, Leigh aussi en tenait une petite couche, si bien qu'il riait aux éclats à chaque farce de sa copine. Kim s'était engagée dans un combat de shooters avec Dajan. Lysandre, petit marginal qu'il était, caressait Demon, allongé dans le canapé tel un grec, un verre de vin de luxe en main. Il écrivait des chansons pour le groupe. Il y avait aussi pas mal de gens que je ne connaissais pas. On devait bien être une trentaine. Avec ses nombreuses chambres, Castiel put héberger notre petit groupe ainsi que quelques invités trop bourrés pour pouvoir rentrer chez eux. Je dormis chez lui également, dans sa chambre. Après tout, il fallait bien éveiller les soupçons pour être cohérents lundi. Le lendemain, tout le monde était une épave ambulante. On restait tous à dormir. Les plus courageux se levèrent pour rentrer chez eux terminer leur nuit. Le soir, il ne restait finalement plus que Castiel, moi, Rosalya et Leigh. On commanda des pizzas et nous mangeâmes ensemble. Comme on était du coup, parfaitement réveillés, un film s'imposa : le seigneur des anneaux, version longue. Comme il y avait cours demain, que nous étions des élèves sérieux et que je voulais être fraîche comme la rosée du matin pour Ambre, on ne prit le temps de regarder que le premier. Tout le monde quitta l'appartement après. Je restai chez Castiel encore une fois. Il était sûr qu'après les rumeurs qu'elle avait entendues, Ambre posterait un de ses mastodontes à surveiller la véracité des propos.

Notre entrée au lycée eut l'effet d'une bombe. On avait parfaitement l'attitude d'un couple de superstars du rock. J'avais pris plus de soin que d'habitude à me maquiller. Du noir aux yeux et du mascara rendant mes cils longs et époustouflants me donnaient un regard de diva. J'avais teinté mes lèvres en rouge vif. J'étais à gauche de Castiel qui avait passé un bras autour de mes épaules – il trouvait que ça lui donnait un genre de rebelle méga classe à la Johnny Depp dans Cry Baby. Toutes les filles avaient la bouche grande ouverte de stupeur. Voyant l'effet que cela faisait, Castiel leur donna ce qu'ils attendaient : il esquissa un sourire à tomber par terre et, tout en continuant sa marche, déposa un baiser sur mes cheveux. Je fermais les yeux pour jouir de l'extase des filles qui hurlaient comme des hystériques. Si on avait été connus, on aurait été très fort avec les groupies. Castiel m'emmenait vers Ambre qui nous regardait rouge de colère. « Reste calme, laisse moi faire. ». Mon petit ami d'un jour s'arrêta à la hauteur d'Ambre, un sourire radieux aux lèvres :

« Tu touche encore une fois à ma gonzesse et je t'arrache ta permanente. »
Nous reprîmes notre route. Ambre baissait la tête. Elle était rouge de honte... et de tristesse. J'aperçus ses yeux embués par le désespoir. Elle s'enfuit en silence. Elle l'aimait sincèrement... Je me gardais bien de dire que je ressentis un pincement au cœur à ce moment-là.

« T'es qu'un bourreau des cœurs.
- ça te déplaît pas ma belle. Je suis rien qu'à toi du coup !
- Ferme ta gueule, c'est temporaire... Et bats les pattes ! »

Pendant toute la journée, les seuls sujets de conversation des élèves étaient notre arrivé fracassante et l'humiliation d'Ambre. Le soir, enfin de retour dans mon appart', je reçus un coup de téléphone anonyme. Elle me disait de descendre, qu'« elle » voulait me parler. Fortement intriguée par la situation, je sortis dans le parc. Elle était là, décrépie, les yeux rougis par les pleurs... Je ne risquais rien :

« Bonsoir... Ambre.
- 'soir... »

Long silence pesant. Je me retrouvais comme une imbécile. Je ne savais pas quoi lui dire, aussi je balbutiai :
« Je... hmm... Tu... Tu veux quoi ?...
- Je sais.
- Hé ? Tu sais quoi ?
- … Que toi et Castiel, n'êtes pas réellement ensemble...
- Quoi ?? M... Mais, si si je t'assure. Pourquoi tu dis de telles choses...
- Oh... je sais que j'ai été bien trop loin avec toi... D'habitude je me contente d'intimidation et ça suffit... Mais pas cette fois... Non... cette fois, c'est différent. C'est toi.
- Mais je...
- Tais-toi ! Laisse moi finir !... Castiel n'a jamais levé le petit doigt pour aucune fille. Oh bien sûr, je sais qu'il s'est déjà tapé tout un tas de nanas... Toi, tu débarque un jour et direct, tu entre dans son groupe, vous passez du temps ensemble... J'aurais pu l'amener au sommet... J'avais l'argent pour faire sa promotion... Il n'en a jamais voulu... Je le dégoûtais trop... »

A mesure qu'elle parlait, des tremblements et des sanglots venaient rompre la fluidité de son monologue. J'avais de la peine pour elle.

« J'ai toujours pensé, espéré que j'avais une chance face à toutes ces pimbêches. Je t'ai prise pour ma rivale... Mais je ne me suis même pas aperçue que j'avais déjà perdu...
- Je te l'avoue. Il n'y a rien entre Castiel et moi... Tu... Tu as encore ta chance, Ambre... Montre toi peut être plus compatissante et...
- Non Aya !!! J'ai déjà perdu ! Je connais Castiel mieux que personne ! J'ai adapté mon comportement à sa personnalité pendant toute ma vie ! Il ne voulait pas d'une petite naïve à part dans son lit ! Je devais être comme lui pour qu'il me regarde !!
- Mais t'as rien compris ! Castiel n'est pas comme ça ! Il a un caractère de cochon, certes ! Il suffit d'avoir du répondant. Il a besoin de dominer et de se sentir dominé à la fois... Tu n'a fais que la moitié du chemin... et très mal !
- Oh arrête avec ta compassion !! Ça me donne envie de vomir !! Tu piges pas qu'il est déjà tombé amoureux de toi ! Pas seulement de ta voix ! Il est irrémédiablement attiré par toi !
- Ça suffit maintenant ! J'en ai assez entendu ! »

J'allai partir mais la main frêle d'Ambre tenait ma jupe avec une détresse que je ne lui connaissait pas. Elle se montrait telle qu'elle était. Vulnérable.

« Je peux monter chez toi ? »

Allez savoir comment je m'étais retrouvée dans cette situation. Ambre, dans mon appartement, à pleurer toutes les larmes de son corps, jonglant entre une Black Stone et une bière. Elle me raconta avec une extrême précision le jour où elle était tombée amoureuse de Castiel.

« Tu comprends, Nathaniel était un monstre avec moi. Il cassait tous mes jouets. C'était lui l'enfant gâté avant. Il était promis à la succession de l'entreprise de mon père. Maintenant, c'est un cousin plus âgé qui l'est. Tu vois, ce jour-là, il avait encore cassé ma poupée. Castiel passait par là. On était à l'école ensemble tous les trois. Je pleurais toutes les larmes de mon corps... Comme maintenant. Il a réparé ma précieuse poupée et il est parti voir Nathaniel. Ils se sont battus, Aya... Ils étaient les meilleurs amis et ils se sont battus. Nath' a pris une bonne raclée. Depuis ce jour, ils se vouent une haine profonde... Jamais plus Nath n'a été méchant envers moi. Mais jamais plus Castiel n'a été aimable envers moi...
- Il t'a offert plus que son amour... Enfin, je ne suis pas en bonne position pour parler de ça... Je suis pas très douée pour réconforter les gens...
- Ne t'inquiète pas... Je commence à comprendre... »

Elle finit par s'endormir complètement bourrée sur ma table. Je la couchai dans mon lit et pris un matelas que je posai dans le salon. A mon réveil, le lendemain, elle était encore là.

« Je te remercie pour hier soir... Mais je te préviens : ne parle de ça à personne ! Jamais ! Où je te le ferais regretter ! Et puis : Te crois pas tirée d'affaire, je perds pas espoir ! ... »

Et elle partit aussi sec, se donnant un air de diva que je savais désormais faux. Elle lança tout de même un hilarant « sale morue » avant de claquer la porte. Je me disait qu'elle resterait tout de même un peu peste. On ne change pas du jour au lendemain. Mais j'avais l'impression d'avoir créer un lien nouveau avec ma « rivale ».

N'ayant pas cours de la matinée, nous avions une répèt' dans notre sous-sol bien aimé. En arrivant dans la salle, tout le monde était déjà là. Ils étaient tout excités. Ce fut Dark Rosalya qui vint hurler de joie :

« Vous allez jouer en concert !!!! Haaaa !!! 
- Quoi ?! »

Je vis des affiches collées partout sur les murs du local : Blast jouerait en concert chez Ambre.





Voilà pour le chapitre 9. J'espère qu'il vous a plu. 
Laissez vos impressions en commentaire je me ferais une joie de vous répondre.
Merci à Emmàà Hernandez pour l'affiche.
A bientôt pour le chapitre 10,
angelsyouyou

Chapitre 8 : Le pouvoir d'Ambre

   Retentissement de sonnerie. La fin de la journée. Ça faisait une semaine qu’Angel était repartie et les cours avaient repris. Je me préparais à sortir de la salle. Au moment de franchir la porte, les deux bécasses, Li et Charlotte, fidèles chiens-chiens d'Ambre vinrent me barrer la route.

"Foutez le camp, bande de morues, ou je vous expédie à coups de pieds au cul !
- Si j'étais toi, je ne ferais pas ça...
- Ha, Ambre ! Ta douce voix fluette m'avait tellement manquée
- C'est ça, moque toi. Je t'ai laissé une semaine de répit pour que tu puisses chialer allègrement pour ta copine retournée au pays... Et oui, je suis au courant de tout. Je sais aussi que tu n'as pas quitté Castiel d'une semelle tous les soirs des vacances... Alors que j'avais prévu tant de choses avec lui !
- Pauvre princesse...
- Mon père a les moyens... On est pas tous forcés de vivre dans un appart' aussi miteux que le tiens... Castiel et moi, on est plus proches, ne serait-ce que par la classe sociale, que tu ne le seras jamais.
- T'as qu'à croire ! Maintenant, va te faire foutre, pétasse ! Dégagez ou je vous en colle une !"

Je serrai les poings. Ni une, ni deux, Ambre et sa clique galopèrent à toutes jambes dans le couloirs, en sifflant un "ça se paiera !" que je savais certain. j'allais devoir être sur mes gardes. Telle une furie, je me ruai vers la sortie du lycée, sortant rageusement mes clopes. J'oubliai la récente habitude de rentrer avec Castiel. De toute façon, je ne rentrais pas chez moi tout de suite. Je passais à la boutique de Leigh. J'avais quasiment plus de fric, mais bon, il faisait un petit coin thé donc je rêvais à ce moment-là. En lui racontant les évènements précédents, il finit par m'avertir :

"Fais attention avec Ambre. Elle a réellement les moyens de faire de ta vie un enfer.
- Rien à branler. Je lui refait le portrait quand je veux. 
- Tu ne semble pas saisir, Aya. Cette princesse est réellement choyée par son petit papa PDG d'une entreprise de renommée mondiale. Il m'est déjà arrivé de voir Ambre, sortir en ville, cernée de gardes du corps. Comprends que si elle veut te pourrir la vie, elle le peut !
- ... Je sais. Mais je refuse de me laisser faire par cette grognasse !
- Bon, évite de faire une bourde. Rentre chez toi, prends toi un bon bain dans ta précieuse baignoire. Relaxe-toi, fume tout ton paquet de si ça te chante, mais garde la tête froide. Allez, je ferme boutique. De toute façon, t'as plus une thune à me filer pour un autre thé."

  Il était bien 18h30 lorsque j'arrivai en bas de chez moi. Je notai que j'avais laissé une fenêtre ouverte... Et la lumière ?... Je dévalai les escaliers à toutes jambes. Je mis les clefs dans la serrure. Bien évidemment, cet acte fut inutile. J'avais juste à pousser la porte. Tout était sens dessus dessous. La table était retournée, les chaises réduites en bouillie. Dans ma chambre, le lit était retourné sur le côté, mon matelas, poignardé. Mes placards étaient ouverts, ma table de chevet, dépouillée. Mes fringues, en pagaille, étaient toujours là. En fait, toutes mes affaires étaient là. Ambre avait sûrement envoyé ses gorilles saccager mon appartement, en signe d'avertissement. Quand bien même, je n'avais plus aucun sous. Il fallait racheter les plus gros meubles. J'achevais mon lit à coups de poings. Je vais la tuer. Je pris le temps de me calmer. Il fallait que je trouve où passer la nuit. Je m'allumai une clope et appelai Rosa :

"Désolée, Aya. C'est terrible ce qu'il t'arrive mais je vis avec Leigh et nous recevons déjà des amis venus en vacances ici... Du coup, toutes les places sont prises... Mais, demande donc à Castiel.
- Pas même s'il ne me restait que cette option !
- Oh, allez Aya ! Il est juste de l'autre côté du parc. Je te file son numéro. De toute façon, t'as pas le choix. Les autres vivent plus loin."

Je fus contrainte de prendre le numéro de ce rouquin, qui était plus ou moins responsables de mes problèmes... Bah oui, tiens : qu'il assume ! 

Trois clopes plus tard, je me décidais à l'appeler :

"C'est Aya. Je viens chez toi. Ambre à saccagé mon appart'. C'est de ta faute alors discute pas. Ça m'enchante autant que toi alors, tais-toi. Je viens un point c'est tout... Et ferme ta gueule !
- Mais j'ai encore rien dit..."

Je pris quelques affaires de rechanges, l'unique bouteille d'alcool ayant survécu au crash et filai chez Castiel. Je sonnai à l'interphone. Il était aussi au 5ème étage. Avec ascenseur. Je débouchai sur un long couloir somptueux. je n'eut aucun mal à trouver l'appartement de Castiel : il n'y avat qu'une seule porte. J'y frappai.


Castiel m'ouvrit, l'air grave.

« ça va ? T'as rien ?
- Mais non, mon appart par contre... Je vais devoir racheter pas mal de choses. Je sais pas comment je vais faire...
- tu veux travailler pour moi ?
- Va te faire foutre. Fais moi plutôt entrer. »

La pièce principale était immense, morderne. Sur la droite, deux petites marches descendantes donnaient sur un canapé en forme de demi cercle. Il devait avoir la valeur de mon appartement. Un immense télé ornait le mur du fond. Des aquariums, des plantes de toute sorte venaient apporter à la pièce une atmosphère sereine. La pièce était suffisamment grande pour acceuillir tout ça sans avoir l'impression d'étouffer, au contraire, elle était très aerée. Sur ma gauche, un bar coupait ce longiline espace. La cuisine, équipée des effets les plus hype était superbement volumineuse. Tout l'éclairage était ni trop intense, ni trop faible.
Il me montra sa salle de bain, pour me débarbouiller. J'en restais ébahie. Un sauna ! Il avait un sauna ! Douche massante, baignoire d'angle, bain à remous, il y en avait pour tout les goûts.

De retour dans le salon, il m'invita à venir boire un verre sur son canapé. Je rétorquai que je préfèrais l'assise d'une chaise. Nous nous retrouvâmes alors à boire à son bar... bien trop grand pour nous deux. On sonna à la porte. Un voisin. Il semblait se plaindre :
« Il n'a pas à aller et venir comme ça dans l'immeuble !
- Il va pas rester cloitrer dans cet appart ! Il a besoin d'espace !
- Justement ! Débarrassez-vous en ! Envoyez-le dans une ferme, il y sera plus heureux !
- Il est tout ce que j'ai.
- Vous n'avez pas toujours tenu ce discours Mr. Vous vivez ici seulement parce qu'Il le veut bien ! »
Des aboiements féroces se firent entendre.

« Argh ! Eloignez-le de moi !
- Vous l'avez bien cherché ! Demon ! File à l'intérieur ! »

Je vis un robuste chien noir débouler devant moi et me regarder d'un air interrogateur.

« Demon ! Assis ! C'est une amie. »

Le brave animal s'exécuta dans la seconde. Il le regardait, cherchant une explication à cette intrusion.

« C'est Aya. Elle va dormir ici cette nuit. Aya, je te présente, Demon, mon chien. Désolé pour le tumulte. J'espère que t'en as pas peur.
- J'aime bien les bêtes. Salut Demon ! »

J'eus l'autorisation du chien de le couvrir de caresses.

« Si seulement tu pouvais être aussi douce avec moi...
- Haha ! T'inquiète pas. C'est avec Ambre que je vais être douce comme une fleur demain. Elle perd rien pour attendre ! »

Je lui expliquai ce qu'il s'était passé. Il n'en était pas étonné. Elle faisait ça avec chacune des filles qui avaient, ne serait-ce qu'essayé le cotoyer. On passa la soirée à boire. Déjà tous les deux bien attaqués par l'alcool, j'osai parler du sujet qui me turlupinait depuis un petit moment :

« Dis moi, tu vis tout seul ici ? »

Son visage se renfrognit.

« Si tu ne veux pas en parler, je comprendrais. C'est que j'ai l'impression d'avoir fait une boulette le jour où Angel est arrivée...
- Oh ne t'en fais pas. Mon histoire paraît impréssionante mais au final, c'est l'histoire de beaucoup de gens : Mon père voulait faire de moi son succésseur pour son entreprise. Tu pense bien que j'en avais absolument pas envie. J'étais un petit voyou qui faisait toujours les quatre-cent coups. Enfin, je le suis toujours. Sûrement des séquelles de cette période. Mon père a tenté maintes et maintes fois de me convaincre, me punir, m'acheter. Ma mère est morte il y a longtemps, alors, tu vois, depuis, il n'a plu de voix douce pour le raisonner. J'ai un petit frère, lui aspire à beaucoup plus de grandeur que moi. Il a finit par convaincre mon père de le prendre à ma place. Mais je reste le déshonneur de mon père. Alors, il me paie ce luxueux appart pour que je reste loin de lui et de l'entreprise et me verse de bonnes sommes d'argent pour que je ne cherche pas à le contacter en cas de besoin. Je suis plus ou moins émancipé du coup !... hé ? Qu'est-ce que t'as ? »

Je m'étais mise à pleurer. C'était incontrôlable. Le mépris que j'avais ressentis à l'idée de lui demander de l'aide, c'était complètement volatilisé. Que j'étais bête ! Je me sentais honteuse de venir ici pleurnicher sur Ambre et ses mesquineries.

« J'accepte, dis-je, entre deux sanglots.
- Hein ?
- J'accepte de travailler pour toi. Qu'est-ce que je devrais faire ?
- hé ! Je pensais pas que tu accepterais ! Tu sais, si c'est par rapport à ce que je viens de dire c'est pas la peine de...
- Castiel ! Je devrais faire quoi ?
- Et bien... c'est que... je suis pas très doué en repassage, cuisine et tout ça... Si tu venais... disons... deux jours par semaine, ça irait ?
- T'as pas besoin de plus ?
- T'en fais pas je te paierais bien ! Marché conclu ?
- Marché conclu.... Alors euh... je devrais t'appeler monsieur ? »
Il me lanca son poing dans l'épaule. On contina à boire et à rire ensemble. Demon tentait d'attirer notre attention par des pitreries auquelles je répondais avec entousiasme. Au bout d'un moment, je me sentais tomber de fatigue. Après avoir feinté de s'endormir sur moi, Castiel se résigna à me montrer ma chambre d'ami... L'équivalent d'une suite d'hotel. Un immense lit à baldaquin, pouvant aisément loger quatre personne, m'incitait à le rejoindre. Je m'écroulais sans prendre le temps de m'extasier sur ce qui m'entourait.

Le lendemain matin, je me réveillais. Je mis du temps à me rappeller où j'étais. Sitôt fait, ma rage à l'égard d'Ambre refit surface, plus redoutable que jamais. Castiel m'attendait, café en main. On se prépara et se mit en route pour le lycée. Arrivés aux portes, je cherchai ma cible... Trouvée ! Je fonçai sur Ambre. Elle n'eut pas le temps de tenter quoi que ce soit que je lui avait déjà envoyé un fulgurant poing en pleine figure. Elle vola à terre. Ses amies étaient tellement pétrifiées qu'elles ne vinrent même pas à son secours. Dans la cours, je sentais des regards pétrifiées sur moi. Je me retournai, vis Castiel. Il semblait à la fois admiratif et térrifié. Il avait les bras pendants, ne saisissant pas encore l'impuissance dont il était témoin. J'entendis ensuite des pas affolés venir vers moi. La directrice, rouge de rage courut jusqu'à moi. Elle me gifla. Cela me sembla être un acte incontrôlé. « Dans mon bureau. Tout de suite ». Je m'executai.
J'entendis Ambre murmurer à ses amis « ...combattre le feu par le feu » dont je ne pouvais saisir, à l'heure actuelle, le sens.

« Mlle Ôsaki ! Vous rendez vous compte de ce que vous avez fait ?
- Oui. Je me suis vengée.
- Vengée ?
- Oui, elle a détruit mon appartement.
- Avez-vous des preuves ?
- Non, mais je sais que c'est elle.
- Ha... Mlle Ôsaki... Bon, écoutez, je sais bien qu'Ambre n'est pas une jeune femme facile à vivre. Moi même j'estime parfois qu'elle va trop loin. Mais tout de même, un tel comportement n'est pas tolérable dans cet établissement. Je vais devoir vous expulser pendant une semaine.
- Je m'en fiche ! Je me suis vengée !
- Mais au poing ! Vous n'y allez pas de main morte tout de même ! La vengeance entraine la vengeance... Pensez à vos actes pendant cette semaine d'exclusion. »

Et on me consigna chez moi. J'en profitais donc pour réparer mon appartement. J'avais été contrainte d'accepter une avance de Castiel pour racheter des meubles. Après quelques jours, mon appartement commençait à être même mieux qu'auparavant. Le dernier soir de mon exclusion, un vendredi, je sortis m'acheter de quoi manger. En arrivant en bas de l'immeuble, j'eus le sentiment d'être observée. J’accélérai alors le pas, m'enfoncant dans le parc. Je sentis des ombres courir sur les côtés et aller au devant de moi. Avant même que je n'eus le temps de m'en rendre compte, j'étais cernée. Deux hommes, taillés dans la pierres m'encerclaient. Il n'étaient certainement pas là pour parler tricot. Je me m'y en position de défense :

« Qu'est-ce que vous me voulez ?! C'est Ambre qui vous envoie ? »

Pas de réponse. Ils n'étaient pas là pour ça. Pendant quelques secondes qui me parurent interminables, rien ne se passa. Puis, avec un synchronisation parfaite, ils se jetèrent sur moi. L'un d'eux m'immobilisa les bras. L'autre commença son œuvre. Le premier coup qu'il m'envoya en pleine bouche me fit cracher du sang. Je luttais pour me dégager. Il continuait à me frapper. Mais j'étais certaine qu'il n'y mettait pas toute sa force. Je réussis à envoyer un coup de pied bien placé à l'homme derrière moi. Et de un. J'eus le temps de prendre mon agresseur par surprise et lui adresser un unique coup, me permettant de m'enfuir. Ils se lancèrent à ma poursuite. Je courus jusqu'à l'immeuble de Castiel. La porte était ouverte. Je me ruai dessus sans prendre le temps de la refermer sur moi. Je montai les éscaliers quatre à quatre. Je sentis leurs pas précipités derrière moi. Un étage, deux étages. Je me forçai à ne pas regarder au dessus de mon épaule, ça m'aurait ralenti. Trois étages, ils me rattrapaient. Je commençai à fatiguer sérieusement. Quatre étages, courage, Aya ! Cinq étages, j'ouvris la porte à grand fracas. J'arrivai devant la porte de mon sauveur, entendant toujours les pas des gorilles. Je frappai de toutes mes forces.

Point de vue de Castiel 


Cette soirée aurait pu être plus calme. Je m'étais servi une bière et regardai un concert des Winged Skulls, Demon, la tête posée sur mes jambes. Soudain, il se mit à aboyer avec ferveur en direction de la porte. J'entendis des pas précipités dans le couloirs et quelqu'un frapper violemment à la porte. Je regardai par le judas.

« Mon Dieu ! Aya ! »

J'ouvris la porte illico. Elle se jeta sur moi. Je fermis aussitôt la porte. J'entendis les pas au loin ralentir, puis repartir. Aya était dans mes bras, blessée, meurtrie. Totalement vulnérable...



Et voilà ! On enchaîne directement avec ce chapitre 8, plus long et plus mouvementé. J'espère qu'il vous a plu.
N'hésitez pas à commenter, donner vos impressions.
angelsyouyou

Chapitre 7 : Angel


    Quasiment trois semaines s'étaient écoulées depuis la réception de ma lettre. J'avais annoncé à tout le monde la venue de mon amie d'enfance, Angel. Rosalya avait tenu à savoir comment elle était :

« Eh bien, elle est comme toi, Elle a une petite tête adorable mais est un poil surexcitée, très extravertie et très joueuse. Je pense que vous allez très très bien vous entendre : vous êtes toutes les deux aussi tarées !... J'ai toujours été relativement protectrice avec elle... Alors les gars : restez bien sages !!! »

Fin de phrase à laquelle Castiel avait répondu avec un haussement de sourcil dédaigneux.

Rosalya avait donc passé les 3 semaines à s'imaginer des soirées de folies, prétextes pour voir mon appart. Je lui avais brisé le cœur en refusant catégoriquement une soirée pyjamas entre filles. Les batailles de polochon, c'était pas pas pour moi.

Nous étions vendredi matin, dernier jour de cours avant la semaine de vacances. Nous avions tous prévu de sécher les cours de l'après-midi afin d'accueillir notre voyageuse à l’aéroport. Lorsque midi sonna enfin, nous nous ruâmes à la sortie pour prendre le premier bus. Elle devait arriver à 12h45 et il nous fallait bien une bonne demie-heure de trajet. Le temps d'arriver jusqu'au portail - et grâce à la foule qui nous ralentissait -, nous avions mis une dizaine de minutes, ce qui nous laissa juste le temps de sauter dans le bus.

A 12h45 pile, nous étions arrivés. Castiel avait eut le bon goût de faire une grosse pancarte ornée de fleurs avec pour inscription « Angel » - ce qui avait eut pour effet de nous faire remarquer par tout le monde sauf la principale intéressée. On scrutait donc l'horizon à sa recherche, Castiel, toujours brandissant fièrement sa pancarte.
Après quelques minutes de honte intensive, je la vis enfin. Affairée à refaire ses lacets. Sa chevelure rose teintée de mèches accordée à ses yeux vairons, non sans rappeler ceux de Lysandre, scintillait dans la foule de voyageur. Je l'appelai pour attirer son attention :
« Angeeeeeeel !!!! »


Me voyant, elle se dirigea vers moi... Que dis-je ?... Elle fonça sur moi !!

« Ayaaaaaaaaaaaaaa !!!!!!!!!!!!!!!! »

Je me préparai donc à réceptionner son saut, sous l'oeil amusé de Castiel. Elle vint s'écrouler sur moi... ça me rappelait ma rencontre avec Rosalya.
« Décidément, je tombe toutes les filles !
- Aya ! Comme tu m'as manqué ! La vieille bique me forçait à rester chez elle presque tous les soirs pour combler ton absence !
- Ça lui ressemble bien !  Comme quoi, je lui manque finalement !
- Hum hum... »

Castiel visiblement contrarié de ne pas être présenté se faisait entendre. Je m'empressai alors de faire les présentations.
On convint du lieu de notre première soirée tous ensemble, qui serait d'ailleurs ma première vraie soirée avec mes nouveaux compagnons. Sans que j'aie mon mot à dire, il fut décidé à l’unanimité que les hostilités débuteraient chez moi. Castiel et Rosalya s'étaient montrés fervents négociateurs, sans doute dû à leur curiosité sans limite.

On rentrait donc en reprenant le bus, s'arrêtant en centre-ville faire nos provisions de bières, pizza et autres victuailles et nous faire visiter les lieux importants. Il fallait être honnête, depuis que j'étais arrivée, les seules choses que j'avais vue en dehors du lycée étaient la boutique de Leigh, le petit bar à côté et l'épicier du coin de ma rue.


Le temps était passé affreusement vite et il était 19h passé lorsque Castiel eut le bon sens de constater qu'Angel avait vadrouillé à travers toute la ville munie de ses valises. On jugea alors qu'il était temps de commencer la soirée à l'appart.

Nous avons donc débarqués en bas de mon immeuble.

« Sérieusement Aya, tu vis dans l'un de ses appart' miteux? »

Castiel ne comprenait pas. En effet, la différence entre les deux côtés du parc était fulgurante. Lorsque j'avais jeté un coup d'oeil aux immeubles d'en face, par ma fenêtre, j'avais pu constater que les immeubles opposés étaient destinés aux personnes aisées. Les parents de Castiel devaient être super-mega riches et son manque de tact me fit alors dresser les cheveux sur la tête :

« Si t'es pas content, t'as qu'à aller te faire foutre et retourner dans ton pur appart mille fois trop grand pour toi ! »

Malheureusement ce n'eut pas l'effet escompté. Tout le monde avait baissé la tête, Castiel y compris. Je ne pouvais pas voir si je l'avais mis en colère ou rendu triste mais ce que je vis c'est qu'il dut faire un effort surhumain pour me lancer, avec un sourire des plus larges, un « ne parle pas de ce que tu connais pas, s'il te plait ». Suite à quoi, il fonça vers l'entrée.
« C'est quel étage ?
- 5 ème... sans ascenseur ! »

Ce dernier mot eut l'effet d'une bombe. Après les jérémiades des uns et des autres et les escaliers qui avaient pris mille ans à être montés en partie à cause des valises d'Angel, nous étions enfin arrivés sur le perron de mon appartement.
« Bon ! Nous y sommes... Bienvenue chez moi ! »

J'ouvris la porte qui donnait sur la pièce principale : le salon/cuisine. C'était une petite pièce rectangulaire sur la longueur, si bien qu'avec Moi, Angel, Rosa et Leigh, Castiel, Lysandre, Dajan et Kim, il ne restait plus beaucoup de place. Sur la droite de l'entrée, il y avait la cuisine, le frigo, désormais chargé en bières, collé au mur à côté de la porte d'entrée. Un bar avec des placards de rangement biens pratiques coupait la pièce en deux. En face, se trouvait une table rectangulaire contre l'unique grande fenêtre qui éclairait la pièce, entourée de bancs de chaque côté. La pièce de droite était ma chambre, relativement grande elle, mais avec le matelas d'Angel posé au sol, on ne s'en rendait pas compte. J'avais commencé à la repeindre en mauve, mais par manque d'argent, seul deux pans de murs étaient peints. La pièce à gauche de la cuisine était la salle de bain, pas très large, mais longue. Une perte d'espace monumentale puisque je n'avais aucun meuble à y mettre. Les seuls éléments de cette pièce étaient les toilettes, un lavabo et ma bien-aimée baignoire à pieds qui donnait sur la fenêtre, le parc et le ciel... Rien n'était plus plaisant que d'observer les étoiles dans un bain chaud...

Après qu'Angel eut posées ses valises dans la chambre, nous nous instalâmes autour de la table, sur les bancs et les 3 chaises que castiel avait été chercher en vitesse chez lui. Elles donnaient d'ailleurs, à mon appartement un air de caverne d'abominable homme des neiges !
Je pris place aux côtés de Castiel. Je le sentis tressailler mais n'y prêta aucune attention de toute la soirée.
Rosalya fut la première à être complètement ivre. Sous l'oeil navré de Leigh, elle s'était mise à enlacer tout le monde. Elle avait pris Angel sous son aile :

« Toi, je t'aime bien ! Hi hi hi ! Va falloir que tu m'aide à convaincre Aya de faire une soirée pyjama... haaaaa, Aya en pyjama !! Elle doit être trop mignonne !!! »

Leigh et elle furent les premiers à partir, sous peine de devoir heberger Rosa. Dajan et Kim suivirent 1 heure après. Kim avait une résistance à l'alcool hors du commun mais elle avait des choses à faire le lendemain.
Il ne restait désormais que moi, Castiel, Angel et Lysandre. J'avais trouvé ce dernier plus distant qu'à l'accoutumée. Il avait violemment refusé la tendresse de Rosalya, le teint légèrement rosé. Il m'avait paru étrangement muet à l'égard d'Angel et évitait tout échange visuel avec elle... Cela me fit penser à un film où il est dit que « parfois on s'interdit de faire ce qu'on a envie pour que les autres comprennent qu'on en a envie ».
Angel s'était beaucoup amusée lors de cette soirée. Elle et Castiel avaient énormément ris et blagués ensemble. Bien entamé par l'alcool, il avait vidé mon paquet de cigarettes mais ne pouvait s'empêcher de se plaindre de leur goût, chose qui me laissait perplexe. Les garçons quittèrent l'appartement vers 4h du matin. Nous nous retrouvions donc Angel et moi, seules et ivres. Comme au bon vieux temps.

« Rosalya est géniale ! J'ai juste l'impression qu'elle a une double personnalité parfois ! Je tire mon chapeau à Leigh !
- Tu peux parler, Angel...
- Hahaha ! Très très drôle ! Hi hi hi !... Kim est flippante par contre !
- Ouai ! J'ai entendu dire qu'elle était prof d'initiation au combat. Son père est dans l'armée... ça doit être pour ça !
- Les garçons sont supers ! Castiel semble avoir un faible pour toi...
- Je... hum... il me semble... Enfin je ne suis pas sûre... Tout à l'air si compliqué avec lui... »

Et je lui racontai donc tout depuis que j'étais arrivée ici. Castiel, celui de la première nuit et celui du quotidien, si différent. Je parlai aussi d'Ambre et son frère, de mes nouveaux amis. Tout. J'en vins à Lysandre :

« Je n'ai pas trop l'occasion de lui parler. Il parait tellement intemporel et immuable... Pourtant ce soir, j'ai découvert une faille.
- ha oui ?! Laquelle !! Raconte, raconte !
- Eh bien je crois que tu lui plais. Il évitait constamment ton regard et pourtant les brefs instants où il le faisait, il semblait transit de romantisme. Je te parie qu'il compose des vers élogieux sur toi en ce moment !
- Hiii ! Il est tellement choupinou ! Haaaa j'espère que tu dis vrai ! Oh oui ! Qu'il me chante de la poésie ! Hi hi hi !!!
- T'es bourrée...
- Ouiiii ! Mais il n'empêche que je le trouve très craquant... Mais au fait,ma mignonne : comment ça se passe du coup avec Castiel, tu ne m'as pas tout dit, si ? Ca ne va pas s'arrêter là ?... J'ai vu sa façon de te regarder... J'ai vu ta façon de le dédaigner ! Tu va bien finir par aller le voir chez lui et discuter et... hi hi hi !
- Suffit cette discussion part dans tous les sens ! Au lit ! »

Non. Je ne m'abaisserais pas à ce qu'elle avait dit.

Toute la semaine fut intense en soirée, toujours à mon appart (je redoutais le moment où je devrais faire le ménage). Rosalya n'a jamais réussit à avoir sa soirée pyjama. Lysandre avait finit par briser sa coquille et était devenu le meilleur ami d'Angel. Je ne l'avais jamais vu aussi détendu. Ils riaient ensemble et Rosa et Angel l’entraînaient dans leur folie blagueuse. On était, tous ensemble, une fine équipe.

Malheureusement, toute les bonnes choses ont une fin et nous nous retrouvâmes au jour du départ d'Angel, à l'aéroport. Rosalya pleurait. Kim et Dajan restaient immuables, même s'ils avaient beaucoup apprecié Angel. Ils étaient un peu le petit couple de vioc' de la bande. Castiel serra Angel dans ses bras et lui murmura quelque chose à l'oreille que j'ai pu distinguer être un « ça reste entre nous. ». Je préférai ne pas m'y attarder, ni me faire des films... Mais, cela m'avait bel et bien piqué au vif, de ne pas savoir et d'être exclue. Quel secret avaient-ils ?
Lysandre ne disait pas un mot mais semblait se morfondre en silence. Je remis à Angel un petit paquet, dans lequel se trouvait un pendentif :  « pour Mutsumi ». Je lui déposai un baiser sur le front « fais bon voyage ».
Elle s'avança dans l'allée pour scanner ses valises. Elle était déjà loin quand Lysandre, dans un élan, fonça sur elle et la prit dans ses bras. D'où nous étions nous ne pouvions rien entendre mais ce n'était plus important. Je vis qu'il lui parlait, et puis, Angel lui sauta au cou. Elle avait plus d'assurance que lui et prit les devants. Elle l'embrassa.

Ainsi donc on y était arrivé. Quelqu'un venait de me voler ma petite protégée.


Voilà, voilà ! Bon retour sur cette fanfic.
Désolée, pour cette inactivité estivale qui n'était pas prévue. J'étais pas mal occupée (et le suis encore... question d'avenir professionnel oblige). 
En tout cas, désolée pour le temps que j'ai mis. 
J'espère que ce chapitre valait le coup d'attendre.
Merci à la joueuse d'Amour Sucré Angel94 d'apparaitre dans cette histoire.
A très vite pour la suite,
bises,
angelsyouyou.